De palais de justice aux bombardements de 1944, découvrez l’histoire du Muséum.
Au 18ème siècle, la ville du Havre est un port prospère qui entretient des relations commerciales avec de nombreux pays éloignés. Les marchands de cette époque entassent des objets coloniaux, des échantillons de flore et faune exotiques, qu’ils exposent dans des cabinets de curiosités. Le Havre décide d’ouvrir un muséum rassemblant en une seule pièce un seul lieu les trouvailles de ces commerçants voyageurs.
Au fil des ans, la petite taille des locaux et l’abondance des collections obligent le muséum à investir d’autres lieux. En 1879 les collections déménagent dans l’ancien Palais de Justice de la ville, place du marché.
Au cœur de la seconde Guerre Mondiale, le Muséum d’histoire naturelle était fermé au public. Son directeur, André Maury, pensait que la proximité du port menaçait la situation du Muséum. A partir de 1942, il décida de déplacer les collections pour les mettre à l’abri. Il n’eut le droit de déplacer que certains ensembles : la collection de dessins et de manuscrits dite « collection Lesueur » et une partie des collections d’objets d’Océanie et d’Afrique. Le reste des collections resta sur place, sorties des vitrines par précaution.
C’est à la libération, le 5 septembre 1944, que le bombardement allié cause des dégâts irréparables. La ville du Havre est presque entièrement rasée et seuls les 4 murs extérieurs du muséum tiennent encore debout. L’ensemble des collections du Muséum est alors entièrement détruit : collections d’histoire naturelle, collections ethnographiques et collections historiques –notamment un ensemble d’Egypte parmi lequel une momie d’Antinoé, fort appréciée des visiteurs. Les témoignages rapportent que pendant deux semaines, les décombres continuaient de fumer. Quelques personnes allèrent fouiller dans les décombres et en rapportèrent des objets calcinés. Ces objets sont aujourd’hui précieusement conservés dans les réserves du Muséum, reliques de ce passé.
En 1964, les travaux de restauration du muséum commencent. D’abord la charpente du toit, le toit lui-même, puis le premier étage et enfin le second. Seule l’aile sud n’est pas reconstruite.
A partir de 1973, les collections d’histoire naturelle ont été reconstituées, notamment à partir de dons privés ou institutionnels, d’achats, mais également grâce à la fabrication de naturalisations (taxidermies) et au prélèvement d’objets d’archéologie ou de spécimens marins dans les bassins du Havre.